1
-A
l'horizon le ciel est gris
les
sauveteurs creusent sans cesse
accompagnés
des pleurs, des cris
des
survivants, dans leur détresse !
2
-Groupés
en rond, les bras au ciel
les
lèvres disent une prière,
offrant
leur foi en l'Eternel
malgré
l'horreur et la colère !
3
-Je
suis le fils, terrorisé,
perdu
au centre du naufrage;
je
suis le père, inconsolé
devant
l'étendue du carnage !
4
-Je
vois ce monde écartelé
bravant
la houle et la tempête...
je
sens l'enfant épouvanté
sous
le séisme qui la guette !
5
-J'entends
la voix du malheureux,
sans
toit, sans pain, sans espérance...
et
je frémis silencieux,
vêtu
de mon incompétence !
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6
-Pourtant,
bientôt, sans prévenir
la
foule change et l'on chuchote...
c'est
une pause pour recueillir
un
corps souffrant que l'on emporte !
7
-Dans
les gravats la vie jaillit,
le
chien, joyeux, pleure en silence,
car
le miracle s'est produit
grâce
à son expérience !
8
-Soudain
je suis moins accablé,
enflammé
par cette étincelle,
j'avance
d'un pas décidé
vers
la lumière qui m'appelle !
9
-Car
l'être humain est désarmé
si,
au moment de l'éclaircie,
au
fond d'un cœur inanimé
l'envie
d'espoir reste endormie !
10
-Dans
le grand vent du tourbillon,
répandant
une peur stérile,
surgit
toujours, tel un fleuron,
la
Renaissance si fragile !
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