Quand quelquefois je pense à ma première
vie
Quand
quelquefois je pense à ma première vie
Du temps que je vivais seul roi de mon désir,
Et que mon âme libre errait à son plaisir,
Franche d'espoir, de crainte, et d'amoureuse envie :
Je verse de mes yeux une angoisseuse pluie,
Et sens qu'un fier regret mon esprit vient saisir,
Maudissant le destin qui m'a fait vous choisir,
Pour rendre à tant d'ennuis ma pauvre âme asservie.
Si je lis, si j'écris, si je parle, ou me tais,
Votre œil me fait la guerre, et ne sens point de paix,
Combattu sans cesser de sa rigueur extrême ;
Bref, je vous aime tant que je ne m'aime pas,
De moi-même adversaire, ou si je m'aime, hélas !
Je m'aime seulement parce que je vous aime.
Philippe DESPORTES
(1546-1606)
|
Comme un poids
sur la panse, résultat d'une envie
Comme
un poids sur la panse, résultat d'une envie
Contretemps malheureux où pris d'un noir
désir,
Je voulu satisfaire et combler le plaisir
De goûter sans compter le fondant d'Octavie.
Je le vois devant moi, mes yeux en sont ravis,
Aurai-je des regrets… ah ! Je vais le saisir,
Nul besoin d'hésiter ni d'avoir à choisir,
Voilà c'est dit, c'est fait et je me suis servi !
Je déguste en secret, pas de bruit, je me tais,
Octavie ne sait rien et me fiche la paix,
Ce chocolat fondant ! Et je lèche la crème.
Bref, il était si bon, je ne vois même pas,
Qu'il ne reste plus rien: le plat est vide, hélas !
Je l'aimais tellement… Je sens comme un problème…
Pol DESFENETRES ou
Polernaz...
c'est tout comme...
|