LES
DEMOISELLES DE LANGON
Le savant sans fin se demande
Le sens des pierres de Langon.
Ces Demoiselles de la lande
Ont gardé leur secret profond
!
Mais du moins voici la légende
En ce lieu qu’envahit l'ajonc
:
La place était jadis plus grande;
On y dansait quarante en rond.
C'étaient Jacqueline, Yolande,
Ou c'étaient Perrette, Nanon,
Qui sortaient, pour former la bande,
Du manoir, de l'humble maison.
On venait de loin par la brande
Et du bourg par le raidillon.
Ecoutez leur sabot qui scande
L'air guilleret
de la chanson !
Sentez-vous l'odeur de lavande ?
Les blanches robes qu’elles ont
!
Quelle joyeuse sarabande
!
Sur l'herbe fine qu'il fait bon
!
Or, un dimanche, en contrebande,
On dansa pour plaire au démon,
Car s'il convient qu'on se détende,
Le jour du Seigneur valse-t-on?
La cloche, il faut bien qu’on l’entende,
Sonne les Vêpres ; Ding, Din, Dong
!
"Allons, vite ! il faut qu’on
descende ! "
On reste ! Alors ce n’est pas long !
Le roc comme une houppelande
Enferme Perrette et Nanon.
Cherchez Jacqueline, Yolande
!
I1 n'est que des pierres en rond !
Abbé Jacques
Porcher
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