Divagations litteraires

A ne pas confondre avec pourparlers, du moins la moindre velléité de négociations étant de facto exclus de notre propos. Le sujet abordé ne concernant en rien je ne sais quelles discussions contradictoires sur d'improbables contradictions des intervenants.

Mai (sans "S" il s'agit bien du mois – là avec "S" Freud n'a rien à voir ici) mai, ou mais dis-je donc (c'est dingue) venons-en (et non venaison) au fait :

Hier, comme de gais lurons nous partîmes sur Noglan avec le ferme espoir (question : est-ce poire ? NON, ce n'est pas la saison !) avec le ferme (LA ferme - du bonheur - aurait dit Cloclo qui n'en était pas… mais allez savoir…) espoir d'y retrouver les signes humides de l'atmosphère embrumée baignant les alentours immédiats et collatéraux de leurs pénates de départ. Quelques ondées bienveillantes et bienfaitrices ayant eu l'heur d'agréer les demandes insistantes, répétées et persistantes datant (au carbone 14) de belle lurette auprès des autorités compétentes mais insaisissables et aléatoires en la matière.

Sur ces impressions aqueuses bien réelles que confortait une chaussée encore hydratée, ponctuée de résidus ruisselants et dont les nids de poule absents mais débordants imaginés par nos associés accréditaient la certitude d'une hygrométrie certifiée et renouvelée, nos deux lurons toujours gais (gai gai marions-les – mais encore faudrait-il qu'ils le soient…gay, et à ce jour aucun signe ne permet une telle supposition) roulaient de concert dans leur véhicule hydrophage (néologisme de convenance que la postérité appréciera). Dans leur imaginaire collectif Noglan était sous les eaux !

Assurément s'il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, la route est longue qui conduit des rives ligériennes aux landes bretonnes. Cependant chemin faisant (les perdrix restant au bercail) l'air ambiant et l'horizon clair annonçait déjà quelques nuances dans la perception météorologique supposée des jours précédents au-delà des fourches caudines et du Gâvre réunis. Le glacis du bitume dévoré de minute en minute ressemblait plus aux ternes parchemins poussiéreux extirpés de la mer Morte qu'au noir brillant aux reflets vaporeux de l'ardoise ruisselante après un ciel d'orage.

Et rapidement fallut-il se rendre à l'évidence, ce même ciel au cumulonimbus éclatés des bords de Loire étai resté d'azur au zénith de la Vilaine; et lorsque les lurons consternés attinrent leur but, ce fut pour constater de visu et pédestrement que l'état des terres et cultures correspondait plus à l'orifice arrière asséché d'un renard constipé à la diète depuis huit jours qu'à la truffe fraîche et humide d'un fox-terrier en bonne santé et à l'œil lubrique (est-il besoin de rappeler que nous sommes en mai, c'est le printemps et la sève monte…).

Comme quoi, Montaigne en est témoin (ou plus selon les goûts – car si ici les égouts débordent, là-bas les lapins font des galeries sans soucis des inondations) et Pascal nous le confirme: "Vérité en deçà des Pyrénées erreur au-delà". Autrement dit si tu te sers un pastis un peu au sud il risque paradoxalement d'être arrosé alors que plus au nord tu te l'avale sec, c'est plus digeste.

Sur ce constat, deux drilles pas joyeux du tout en cet instant avalèrent silencieusement non pas leur pastis mais leur salive et leur contrariété et attaquèrent les travaux champêtres programmés et horticoles en se donnant une raison. Après tout un temps idéal pour ce genre d'activité : manquerait plus qu'il pleuve ! Et la bonne humeur réapparue tout de go. Pas rancuniers nos lascars.

Till l'Espiègle.

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