Divagations litteraires

Notre dernière incursion en direction d'An Oriant - qui vit sa raison d'être et son édification de par la volonté de Colbert et le trafic maritime de la célèbre Compagnie des Indes Orientales, et seulement en 1666, le saviez-vous? - ressemblait à une réception orchestrée en l' honneur de notre retour au pays des Vénètes; le soleil couchant déroulait un tapis rouge que l'horizon repoussait à l'infini... et deux haies d'ajoncs aux boutons couleur or qu'un printemps au berceau éveillait comme une promesse de jours heureux nous accompagnaient tout au long de notre chemin :

" Oh, qu'elle est belle ma Bretagne ! "

Une réception que les plus grands, de Mao à Poutine en passant par un shah pas encore déchu ou un président de la République encore en fonction, auraient apprécié avec admiration et envie.

Bon, pas de motards encadrant notre carrosse, ni de gardes républicains (qu'eût-ils faits, grands dieux, au pays d'Arthur et de Merlin) aux casques et épées clinquants, encore moins de cavalerie prête pour je ne sais quelle fantasia - nous n'étions quand même pas Napoléon III débarquant en Algérie - ni de gardes du corps, pantalons et vestes nuit, chaussures noires et lunettes du même cirage, main à la crosse et sonotone aux aguets... rien de tout cela : tranquillité, calme, sérénité, souffle discret, à peine audible, de nos chevaux-vapeur, et ces deux haies d'ajoncs, éternelle présence, et, je n'hésite pas à le proclamer, emblème au même titre que la fleur de lys de notre massif armoricain; mieux que la rose quelque peu dépréciée par une appropriation excessive et infondée d'un courant politique qui ne veut lui donner qu'une seule couleur (ignorance ou amalgame homophonique?) alors qu'elles sont légions. Mieux que la rose la fleur d'ajonc ne connaît qu'une couleur, couleur éclatante et royale de l'Astre par excellence, et si comme la rose "Qui s'y frotte, s'y pique! ", c'est pour en éloigner les non-initiés, les indiscrets, les roturiers (le breton est noble par nature), les "criquets" comme dirait le frère de Pol, ces envahisseurs estivaux qui ne craignent même pas que le ciel leur tombe sur la tête, regardent d'un air béat ces "pierres levées" qui leur donnent l'impression d'avoir une lueur d'intelligence et mettent le nez, c'est le bouquet, dans les fourrés afin de respirer l'essence et ainsi s'arroger la quintessence d'une fleur interdite... et inaccessible, mais trop tard : ils en ressortent brusquement et bruyamment, auréolés de piqûres que ne renierait pas un porteur de chinkungunya ou autre dengue!

Mais passons, deux haies d'ajoncs... nous qui arrivions de Deshaies : homophonie de circonstance.

Qui l'eût cru? Nous venions de jouer les criquets, à quatre comme les trois mousquetaires, au pays de la goyave et du racoon!

Pol, Landre, Shimel et Lajo.

Mais c'est une autre histoire, soyons raisonnables, il est largement l'heure de confier à Morphée des pensées devenues nocturnes et je ne suis pas nyctalope; sans doute mes rêves vont-ils balancer entre le gui, Morgane, Brocéliande ou s'évanouir dans la torpeur agréable d'une soirée caraïbe entouré de naïades aux charmes envoûtants... rêve, rêve, rêves...

Bonne nuit à tous

Baudouin de Bretagne, connétable.

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Polernaz: Tragicomédien - Langue Française : La Saga du H aspiré - Abracadabrantesque - Mots rares ou oubliés : Textes de A à K - Locutions latines

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