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 Et voilà...                      

                       

Jeudi 1 mars 2007 11:41

 

Et voilà, encore une fois mes projets sont compromis; j'avais décidé hier au soir, la météo annoncée me semblant acceptable, une sortie sur mon espace de propriétaire terrien noglandais pour à nouveau m'exprimer physiquement...  mais le temps en a décidé autrement, ce matin encore IL PLEUT !

Bon, je sais, je devais y aller hier, comme prévu les éléments étaient plus cléments, mais l'Auguste ne manqua pas de me rappeler à son bon souvenir et hier après-midi nous étions le rayon de soleil au milieu des petits vieux des "Cheveux Blancs" avec lesquels nous poussions la chansonnette. Il faut faire des choix dans la vie.

Mais ce matin IL PLEUT ! Cela devient rinçant à la fin !

IL PLEUT, IL PLEUT... que puis-je faire?

Et tout à coup une idée lumineuse me traverse l'esprit : pour me sauver, moi et ma faune, je vais entreprendre la construction d'une arche. Il y en eut une célèbre, la mienne le sera encore plus et dépassera en notoriété celle du brave Noé. Ce sera l'arche de ZANER.

Pourquoi Zaner? Cherchez un peu et vous trouverez...

Mais une arche pour qui, pour quoi? Je vous l'ai dit, suivez un peu, pour MOI et ma FAUNE.

Quelle faune?

Eh bien, ce n'est pas ce qui manque.
J'y mettrai en priorité mon hamster (avec un
"H" aspiré, j'y tiens souvenez-vous), il n'est pas gros et ne prendra pas beaucoup de place, aussi rentrera-t-il en dernier pour ne pas être étouffé par les autres.

Ensuite viendra mon cheval, sinon à qui pourrais-je me confier? Puis mon éléphant, il est toujours rose après une cure de champignons. Mon lapin bleu, le seul, l'unique, celui de Gwendoline ne vaut pas un pet à côté. Ma taupe, elle m'agace un peu avec ses mauvaises manières de creuser toujours là où il ne faut pas (il suffit de voir mes pavés disloqués), mais peut-on honnêtement laisser seule cette aveugle au milieu de sa galerie vite envahie par la montée inéxorables des eaux? Je crois que je lui offrirai même une canne blanche par commisération.

Ensuite viendront mon rouge-gorge et mon couple de merles; je les observe tous les matins ces deux-là, à l'écoute de la terre, ils sautillent, UN, DEUX, TROIS, tendent l'oreille en penchant la tête pour être au plus prêt des enfers, et TOC... un lombric! Ils tirent, quelque fois le lambricus terrestris résiste, on le sent élastique, va-t-il se diviser, se casser? mais non, notre Tudus merula connait son affaire, d'un coup sec il arrache sa proie aux entrailles de la géhenne et englouti dans la foulée l'infortuné qui n'a même pas le temps de dicter ses dernières volontés, de faire son acte de contrition ou de fumer une dernière cigarette.

Mon rouge-gorge et mes mésanges. Ah! mes mésanges! De vraies acrobates : les voit-on sur leur boule de graisse par temps de froidure (bon, je sais, ces temps se font plutôt rares en ce moment) la tête en bas agrippées au filet? Elles s'en donnent à coeur joie, se servent à pleines becquées et en font profiter nombre de moineaux toujours au bord du suicide, incapables de la même gymnastique et qui au bout, tout au bout d'une branche, d'un rameau instable, tendent le cou et les serres qu'ils serrent au plus fort pour ne pas décrocher, essayent sans trop de fortune d'atteindre l'inaccessible... étoile : cette boule de graisse salvatrice que nos mésanges ont investi et qui continuent allègrement de procéder, en même temps qu'elles se gavent, à une dispersion dont profite, là-bas, tout en bas, notre rouge-gorge beaucoup moins téméraire et assez intelligent, connaissant ses limites pour les métiers du cirque, pour attendre patiemment celle manne qui tout naturellement et logiquement tombe du ciel.

Je ne prendrai pas les envahissants étourneaux, souvent là au milieu des pauvres petits piafs, comme de grands dadais à la démarche inélégante et qui profitent de toutes les occasions pour subtiliser au nez et au bec de la gens naine, du moins la considèrent-ils ainsi, la  graine, la petite miette de pain ou le moindre ciron pourtant négligeable pour leur taille de géant face à nos moineaux qui ne veulent pourtant pas en perdre une parcelle, picorant à qui mieux mieux tout ce qu'ils peuvent en ayant l'oeil sur ces intrus manquant complètement de civilité.

Par contre, je ferai une place à mes pies. D'accord elles jacassent, criaillent, sautent de branche en branche, sont toujours aux aguets, prêtes à fondre sur tout ce qui bouge ou brille, du moment que c'est petit (il ne faut quand même pas exagérer et prendre des risques inconsidérés, quoique...); cela devient énervant de les deviner sans toujours trop les voir. Mais lorsqu'elles se posent, il est si amusant de les voir avancer à leur train de sénateur avec leurs mouvements de hanches de propriétaire se sentant chez elles... et subitement sautent à pieds joints comme des jeunes filles de bonne famille jouant à la marelle! Et puis il y a Rossini, l'envolée de sa Pie voleuse me fait pardonner toutes les facéties de ces demoiselles aux couleurs... pie, cela va de soi.

Mes tourterelles, sympathiques s'il en est, inséparables, meubles de nos jardins, on oublierait leur présence si, régulièrement, leurs roucoulements ne se faisaient entendre pour nous rappeler à l'ordre : chassez ces chats qui nous importunent et rompent notre tranquilité. Malgré quelques incartades ou infidélités, croit-on (elles disparaissent parfois pendant plusieurs jours), elles reviennent toujours dans leur quartier réservé et nous font même parfois l'honneur d'une descente sur notre pelouse où de leur gracieux déhanchements elles déambulent et tournent en rond avec cette manière caractéristique d'avancer et de rétractet leur petite tête à chacun de leurs pas. Elles sont là, immobiles sur leur branche, comme les chats - qu'elles n'apprécient guère - se dorent au soleil (ici,ce ne peut être qu'une image, tout le monde sait qu'un volatile n'est doré qu'à la broche!), de temps en temps une légère brise soulève leur duvet : le nirvana, quoi.

Et puis j'y mettrai ma bergère et ses moutons; ma bergère pour la chanson, ses moutons pour la laine, pas pour leur haleine, elles auront un agencement particulier qui les verra la tête dehors soit par les hublots, soit par les écoutilles, ma décision n'est pas encore définitive. Mais, pauvres bêtes, elles prendront place en premier, dès la première perception d'une montée fatale des eaux nous n'attendrons pas qu'elles en aient jusqu'à l'aisne, la laine ça accuse son poids quand l'eau s'y met, elles auraient vite fait de couler à pic, et tant pis pour leur haleine.

Mon chien, j'oubliais mon chien, si brave, si calme, si jaune! Confident en second les jours de R.T.T. de mon équidé.

Enfin, le chat du voisin. Moi, je n'en ai pas... allez savoir pourquoi? Le chat du voisin par soucis humanitaire, on est quand même pas des brutes sans coeur! Il restera près de l'échelle de coupée, mon chien à deux pas pour le surveiller et parer à toute éventualité, mon hamster fermant la marche comme prévu. A moins que je ne décide, connaissant ses talents de grimpeur, de l'envoyer tout en haut du grand mât. Là il pourrait être utile, vu qu'il a toujours un oeil entrouvert, pour annoncer l'arrivée de la colombe avec son brin d'olivier.

 

Mais je bavasse, je bavasse, cela ne fait pas avancer mon chantier. Et, tournant la tête, je devine une éclaircie... serait-ce la fin de nos quarante jours?

 

Je sens que je vais remettre mon projet à plus tard.
Excusez-moi, mais je dois vous laisser.
Je file à Noglan.

 

Albert Le Grand

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