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Langue Française
Mots rares ou oubliés :
Humour et fantaisie |
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Je me souviens... |
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Friday, April 13, 2007 09.50 AM
Je me souviens, voilà peu, avoir effleuré cette information qu'une histoire de haies bretonnes, faite d'ajoncs, et au nombre de deux, pouvait nous transporter sous d'autres cieux (voir) ; Deshaies, dont la consonance portait tout naturellement à cette digression, faisait l'objet de cette nouvelle divagation en perspective avec la complicité de la bande des quatre: Pol, Landre, Shimel et Lajo... Aujourd'hui, après une accalmie météorologique d'une quinzaine de jours qui m'aura enfin donné l'occasion de m'exprimer physiquement sur mes terres privilégiées de Noglan, il pleut à nouveau; petite et sympathique pluie qui ne devrait pas devenir un élément trop perturbant ni obérer significativement ma masse musculaire presque à son apogée, Hercule m'en est témoin. Cela permet une pause qu'aussitôt ma muse et mon imagination incline à quelques confidences sur le sujet évoqué ci-dessus.
Escapade y eut-il donc au pays des ouragans mais à une période sans, faut quand même pas charrier, antipodes (encore que pas tout à fait) oui, mais anti risques également... Voici donc les tribulations de nos quatre compères dont Pol, le quatrième de la troupe, vous relate avec ses observations et commentaires personnels sans autre forme de procès ni chapeau haut-de-forme qui aurait été mal perçu dans le contexte local du récit où le port du chapeau de paille du couper de canne est de rigueur.
Compte-rendu:
Samedi 10 mars - 17H30 (heure locale) Nous débarquons avec bagages mais sans armes, contrairement au voyage précédent le couteau de Landre est dans sa valise. De l'aéroport du Raizet à notre bungalow Chemin de Ziotte, notre hôte chargement compris fait un parcours sans histoires. Pas de bouchon à la sortie de PàP, nous sommes le samedi, ni avant Ste Rose avec les remorques chargées de canne à sucre, l'heure est passée. Nous redécouvrons la particularité locale pour baliser le ruban routier, à savoir : les bornes kilométriques sont remplacées par des piquets selon des distances aléatoires que seuls les autochtones savent traduire, à chacun de ces piquets est fixée une corde dont l'autre bout retient un bovidé; des bornes vivantes en quelque sorte, et instables par nature, pour signifier aux touristes qu'il serait vain et téméraire de calculer la distance exacte du chemin parcouru: nous sommes aux îles, espace et temps n'ont pas vraiment d'importance. Arrivés à destination nous constatons que notre logeur à oublié (nonchalance du lieu?) l'en-cas commandé pour notre arrivée. Réclamation - Réparation - Pendant que celui-ci va chercher dans ses réserves nous nous installons, nous mettons à l'aise selon les impératifs du climat, et rapidement , les pieds sous la table, nous sustentons pendant que déjà les moustiques font de même, principalement sur les chevilles et mollets de Shimel qui n'en demandait pas tant; Landre et Lajo en profitent un peu aussi, Pol de façon moindre son système pileux au-dessus des chevilles faisant office de barrage à cette gens de culicidés minuscules et inoffensifs par ailleurs... Un petit rosé bien frais fut apprécié pour ce premier soir, transition sur une habitude métropolitaine qui ne sera plus qu'un souvenir dès le lendemain : planteur oblige! Il est déjà tard, la nuit est d'un noir très sombre, au grand dam de Shimel qui exige son rai de lumière syndical, et de sommeil tombons sous la moustiquaire (ou non) sans encore imaginer quel réveil nous est réservé pour le lendemain matin.
Dimanche 11 mars. 2H00 du matin. Branle-bas : le chant du coq... qui n'assista pas à notre arrivée la veille, tout le monde sait que celui-ci se couche comme les poules ou presque - la suite des évènements nous le précisera - nous donne la bienvenue. Apparemment son cinquième sens et l'habitude aidant... n'étions-nous pas à dimanche et le dimanche n'y a-t-il point de nouveaux locataires? Que si ! Ce coq subodorant notre présence alerte ses congénères, leur fait savoir qu'il y va de leur honneur que d'apporter leur contribution au sens de l'hospitalité de la population, et c'est un concert exceptionnel non discontinu qui nous mène jusqu'à 4H00, heure normale où ... le chant du coq annonce tel le muezzin qu'il est, non pas l'heure de la prière, mais temps de songer à prendre ses dispositions pour un saut du lit imminent. Et pour ne pas être en reste, avec toute l'élite de la fanfare juchée sur les points stratégiques qui entourent notre forteresse, pour ne pas relâcher l'attention du dormeur prêt à repiquer, les rappels à l'ordre se succèdent au rythme d'un cocorico toutes les cinq secondes jusqu'à 6H00 lorsque point la première lueur du matin alors que déjà depuis longtemps demoiselles poulettes, dames poules et leurs progénitures, cherchent, grattent, picorent, piaillent et gloussent sous nos fenêtres.
Après ces préliminaires sur les douze premières heures de notre séjour, je me bornerai à donner des commentaires épars et à citer les anecdotes les plus marquantes de ces quinze jours sous les tropiques.
Sans oublier malgré tout la suite logique de ces premières heures. Petit déjeuner sur la terrasse (comme tous les repas pris au bungalow) à l'ombre des palmiers, bananiers et les passages incessants de notre basse-cour l'oeil toujours aux aguets, prête à se précipiter sur la moindre miette. Impératif ensuite : nos emplettes pour les repas à venir. Dans une voiture de location avec 'clim' mais poussive nous écumons la grande surface la plus proche de tous rafraîchissements à notre portée; eau plate, à bulles, jus de fruits (orange, pamplemousse, goyave, ananas, sirop de sucre et rhum) un kilo de sucre roux pour nos sucriers et diverses denrée alimentaires. De retour à notre home, est confiée à Pol la lourde et délicate tâche de confectionner le planteur breuvage incontournable et quotidien en permanence disponible et au frais pour palier toute déshydratation des uns et des autres. La mémoire de Pol ne lui fait pas défaut, déjà trois années plus tôt ce rôle lui avait été confié devant sa dextérité et son coup de main pour un tel alambic, en deux temps (sirop de sucre + rhum) trois mouvements (goyave + pamplemousse + orange) et la touche du chef (un pack de glaçons) l'élixir est à dis position de la troupe.
Faits divers :
Digestion au milieu de la carte postale sous un palmier; Shimel allongée sur sa serviette apprécie l'absence de moustique, Landre fait un tour d'horizon et scrute en détail le tapis de plagistes en quête de sa rousse qu'il n'a toujours pas repéré, Lajo en est à son troisième exercice de plongée en deux jours. Puis Shimel et Landre décident d'un bain collectif, à mi-lagon ils ont l'onde à mi-mollets, après de gros efforts pour trouver la déclivité propice l'eau leur couvre le nombril, mais suite à quelques mouvements adéquats le royaume des poissons parvient jusqu'à leur chatouiller le menton. Pendant ce temps Pol, fin observateur et à ses moments (celui-ci en est un) élément actif du conservatoire du littoral, examine la flore et la faune qui l'entoure, prend des notes dans sa tête et fixe sur la pellicule les éléments significatifs des lieux et du moment. C'est ainsi qu'il met en boîte la douzaine de noix de coco pendues à dix mètres au-dessus de sa tête comme l'épée de Damoclès, deux tourterelles à queue carrée louvoyant au milieu des corps (sans délits ni lits) en quête de miettes et autres débris, la côte au sable blanc et chaud où se dessine l'ombre rafraîchissante des palmiers, les eaux turquoises plantées de naïades, et un peu partout ces petites dunes parsemées de rondeurs et de mamelons que le feu du soleil, les perles d'eau et les tons changeants du sable impriment de leurs décors caraïbes.
Dix heures, extinction des feux, demain le coq saura nous rappeler à son bon souvenir. Mais où vais-je, le temps , comme là-bas, dit, devient ... intemporel. Il me faut malgré tout faire une pause, remettre à plus tard la suite de ce qui s'apparente à une aventure, mais surtout ne pas mettre trop rapidement tout ceci en devanture, ce serait vite la déconfiture et comme la tartine tombée du mauvais côté je risque de ne plus faire bonne figure. Laissons descendre un peu le mercure, sans toutefois attendre la froidure qui pourrait me gêner aux entournures, je vais vaquer dans la verdure en bon apôtre d'Epicure à nouveau rêver et digresser vers l'Estramadure ou la comtesse de Ségur...
Pour conclure je vais me jeter un petit Saumur sans cyanure, espérons-le, et un autre jour de bonne augure reprendre mon allure...
Le
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