Divagations litteraires

Comme suggéré par mon aîné sans barbe blanche mais avec une moustache grise (Oh! Nantes), j'ai attendu plus d'une semaine avant que de décider d'une telle expédition. Dans la peau de Noé je croyais attendre les 40 jours fatidiques pour apercevoir la colombe avec son rameau d'olivier; mais ce n'était pas la St Médard, heureusement et au bout de huit jours il n'a plus plu. Donc prenant mon courage à deux bottes je me suis élancé au son lancinant d'un réveil matin qui n'était, encore heureux, pas celui d'un mâtin aboyeur comme un arracheur de tympan, sur l'asphalte encore humide de bruines nocturnes et matinales.

Nanti de mon suroît, à l'orée du bois, je m'aventurai sous les frondaisons hivernales qui par voie de conséquence étaient nulles, vu qu'en pareille saison malgré un redoux même aussi doux tous les caducs étaient déshabillés, je dirais même carrément glâbres pour faire une comparaison avec un animal genre Oryctolagus cuniculus (là Gwendoline me comprendra) à qui on aurait fait de la chimio, résultat plus un poil sur le caillou et jusqu'à la queue!

Sans vouloir reprendre une vieille saga déjà évoquée que vous pouvez toujours retrouver en cliquant sur ce lien (et cliquez sur le champignon instable) : http://polernaz.club.fr/Melpomenethalie/3Abracadabra/Abracadabrantesque.htm , ma quête fut de courte durée. Rapidement, à mon grand désarroi et celui de mon bâton, je me devais de constater la complète absence de chanterelles, trompette de la mort (pas vivante du tout) ou autre girolle dont il faut le dire eussent été elles aussi les dignes héritières des éponges abyssales.

Faisant contre fortune mauvais présage et pour ne pas regretter cette descente indécente en pareille circonstance, ne voulant pas faire croire à ma casquette que cette excursion n'était qu'une incursion sans conséquence pour ma surcharge pondérale - cela devient une obssession, ma parole, pensa (Sancho) le cerveau d'icelui au sang chaud - il (i.e. moi, quoi) fit un détour sans coupe-coupe (une de champagne eut été la bienvenue) au milieu des embrouillaminis de broussailles et autres fourrés (même pas de crême au chocolat). Encore heureuse (toujours la casquette) de ne pas être à nouveau exposée aux toiles arachnéennes que l'automne fourni à foison en de telles escapades.

Eh bien non, rien! Malgré cet effort gratuit, réfléchi et pédestre, je ne trouvais ni les champignons espérés, ni d'ananas en boîte, ni de nanas nues (ça m'aurais distrait), ni de rhum en tonneau (ça m'aurait désaltéré), ni de fier attelage tiré par de fiers chevaux (alesan forcément) conduits par de fiers postiers, ni de char à bancs, ni de tanks de la première guerre mondiale (c'eut été étonnant et militairement surprenant de trouver ce qui eût été un vestige inespéré), ni Henri IV (qu'eût-il fait là? Je vous le demande), ni le président Pompidou (c'aurait été un peu moins inattendu mais tout de même encore déconcertant), ni Ségolène (elle a d'autres Nicolas à fouetter), ni de cigare cubains, ni de chiendent (encore que, en y regardant de plus près... mais je n'allais quand même pas me baisser ni m'abaisser pour de telles herbes dites mauvaises quoique diurétiques), ni de verrues plantaires (de toute façon j'aurai remarqué leur gênante présence), ni d'oeil-de-boeuf, ni de vasistas, ni de défilé militaire (même avec des chars Leclerc d'époque), ni d'andouille roulée (même si Guéméné n'était pas loin tout en sachant que ce n'est pas le bon), ni d'andouillette (Vire est trop éloigné, ça n'aurait pas été réaliste), ni de général en retraite (encore eux! Je vais me les propulser sur des chars romains pour les transférer dans un autre univers), ni de boeuf carotte (je commencais à avoir la dent), ni de cloche en métal (de Villedieu-les-Poêles bien sûr), ni de cloche à fromage, ni de fromage de chêvre, ni de chêvre corse élévée dans le Haut-Poitou (très rare), ni de roue de vélo avec tous ses rayons, ni de rayons de ruches (c'était pas la saison, et puis j'en ai jamais vu au Gâvre; des abeilles, oui, mais pas de ruches avec des rayons, même si je n'en connaît pas un grand rayon sur les rayons de ruches), ni d'escarpolette, ni Paulette avec son vélo et encore moins Yves Montand (ici il n'y a que des descentes), ni le président Herriot, ni Charles Trénet (c'eut été aussi extraordinaire que son jardin... quoique dans une noix...), ni le tsar en goguette traînant ses guêtres sans son traîneau (il ne neigeait pas), ni les parapluies de Cherbourg, ni de saumon de l'atlantique, ni de ruminants aux pieds fourchus, ni de pieds-de-mouton (sinuatum ou repandum), ni de Mouton-Rothschild.

Pour revenir à mes moutons, pas le moindre cèpe (Noël n'était pas loin, fallait y croire), ni même un petit rosé des prés agaric vulgaris je l'aurais dédaigné, dans un verre provenant de Tavel j'aurais préféré.

Donc vu le résultat decevant (je dis pas, si j'avais trouvé ou au moins vu de l'ananas en boîte, des nanas nues, du rhum en tonneau... mais trêve de Noël...passons) je suis rentré chez moi à vide et vidé. Avide de mettre les pieds sous la table et impatient de vider un verre.

C'était le 1/4 d'heure de Pol.

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Polernaz: Tragicomédien - Langue Française : La Saga du H aspiré - Abracadabrantesque - Mots rares ou oubliés : Textes de A à K - Locutions latines

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